Avec la crise de l’énergie qui nous touche tous, la question de la sobriété énergétique prend tout son sens et nous interroge sur nos pratiques quotidiennes. A la Fondation Saint Charles, ce sujet, au cœur des préoccupations, a pris une dimension nouvelle depuis 2019.

Une première feuille de route a été dressée en 2016 avec la réalisation d’un audit énergétique des établissements de la Fondation. Trois années plus tard, la Fondation Saint Charles passait un cap supplémentaire dans sa politique énergétique en signant un Contrat de Performance Énergétique (CPE) avec un prestataire. Avec ce contrat, les deux parties signataires s’engagent sur un objectif de réduction de la consommation d’énergie.

L’objectif de ce contrat de 8 ans est d’obtenir une réduction des consommations d’énergie de 23%, chaque année, sur la base de l’année de référence de l’audit initial. Bien évidemment, cet objectif doit être atteint sans que ne soit affectées ni la qualité de vie des résidents ni la qualité de travail des équipes salariées.

Pour atteindre l’objectif de réduction des consommations d’énergie, un plan d’action a été défini. Voici un panel d’actions mises en œuvre : remplacement des chaudières par des dispositifs à haute performance, optimisation du calorifugeage, déploiement d’une Gestion Technique Centralisée (qui permet de surveiller en temps réel des dérives de chauffe et d’y remédier sans perte de temps), relamping de 70% du parc avec de l’éclairage LED, mise en place de détecteurs de présence, séparation des VMC (permettant de les couper lorsqu’il n’est pas pertinent de les faire fonctionner).

Une réorganisation complète des équipes techniques a été également entreprise pour permettre une remontée d’incident rapide à la Cellule Immobilière, qui assure un pilotage minutieux du contrat de performance énergétique. Le CPE court sur une période de 8 ans et en seulement 4 années d’exercice, les investissements réalisés sont d’ores et déjà amortis. Comme aime à le rappeler Abdel LAHSAINI (Responsable Patrimoine), « l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas ».

Et dans le contexte actuel de flambée des coûts des énergies, il a fallu prendre des décisions exceptionnelles pour accélérer la réduction des consommations d’énergie. C’est pour cela, qu’en concertation avec les directions et les Conseils de la Vie Sociale des établissements de la Fondation, la décision a été prise de réduire la température du chauffage de 2 degrés, passant d’une consigne de chauffe de 23°C à 21°C, mais uniquement la nuit de 22h à 6h.  C’est en effet le meilleur compromis entre le maintien du confort des résidents et la réduction des besoins en gaz, puisque cette mesure va permettre une économie de 5% des quantités de gaz consommés.

De son côté, la Cellule Immobilière a engagé un travail d’adaptation des éclairages (éclairages nocturnes souvent excessifs, abaisser l’intensité lumineuse la nuit, limiter le fonctionnement à une lampe sur 2 la nuit, poursuite de l’équipement en détecteurs de présence).

L’ensemble des usagers des établissements et services de la Fondation est également invité à une vigilance accrue aux gestes du quotidien : lumières laissées allumées inutilement, adaptation des pratiques (local adapté au nombre de personnes en animation ou pour des prises de repas dans certains salons), remontée rapide des dysfonctionnements énergétiques aux agents techniques…

Ces actions, cumulées à la baisse des températures de chauffage, pourraient porter jusqu’à près de 10% la réduction des consommations énergétiques.

D’autres projets sont en cours de réflexion sur des échéances à plus long terme (en raison de coûts d’investissement élevés, de retour sur investissement plus long) : eau chauffée par l’énergie solaire, déploiement de panneaux photovoltaïques, changement des vitrages, isolation des bâtis… Des réflexions qui sont complexes, les bâtiments étant souvent dans des périmètres protégés et la nécessité de préserver le cachet des bâtiments (exemple : isoler par l’extérieur des bâtiments parfois multi-centenaires).

La Fondation Saint Charles déploie une Politique Energétique ambitieuse depuis plusieurs années. Elle a su se structurer, se regrouper, engager des actions vitales qui portent leurs fruits aujourd’hui. En réduisant son niveau de consommation d’énergie de 30%, il reste encore une marge importante de sobriété énergétique à réaliser.

Car en effet, le Décret Tertiaire impose aux établissements de réduire leur consommation d’énergie de 40% d’ici 2030 (et -60% d’ici 2050). Il faudra donc encore parvenir à réduire cette consommation de 17% dans les 8 années qui viennent. La Fondation Sant Charles travaille en ce sens et dispose des atouts nécessaires pour y parvenir.